Portrait

Maitre Ouena Notaire

Première question, simple, pouvez-vous vous présenter ?

Merci au journal Les clés de l’immobilier pour la considération que vous apportez à ma modeste personne. Je suis Maître Jérémie W. OUENA, Notaire titulaire de charge à Ouagadougou. Je suis venu au notariat suite à mon admission au concours de recrutement en 2015. Après mon admission, j’ai été placé en position de stage pour 2 ans à l’Etude Me ZOURE, Notaire à Bobo-Dioulasso. J’ai été nommé en conseil des ministres en 2018, et j’ai prêté serment le 11.02.2019 devant la Cour d’Appel de Ouagadougou. Je suis également Médiateur certifié OHADA.

Quelles sont les convictions que vous portez au sein de votre métier ?

Le métier de notaire est un service public accompli dans un cadre libéral et qui consiste à prévenir les différends pouvant naitre entre les individus à l’occasion de leurs affaires et de les protéger sur le plan juridique dans leur vie personnelle. Le Notaire est donc un « juge préventif ». Le notaire est un officier public et ministériel, et les actes qu’il rédige sont des actes authentiques sur lesquels il a le droit d’apposer la formule exécutoire.

Concrètement, nous apportons la sécurité juridique requise à des actes majeurs de la vie civile, commerciale et financière, par délégation de l’Etat, et sous notre responsabilité personnelle.

Ceci permet notamment d’anticiper, de résoudre des difficultés et d’éviter nombre de contentieux judiciaires dans les domaines dans lesquels nous intervenons.

Sur ce point, le consul Bonaparte a su bien définir notre profession lors des débats de la loi du 25 ventôse an XI, contenant organisation du notariat en ces termes

Comment voyez-vous l’évolution de votre profession ?

La profession de notaire s’adapte aux évolutions de la société, et va être amenée à faire face à de nombreux défis que nous impose le 21ème siècle.

Avec la digitalisation, le métier doit se préparer pour la mise en œuvre des actes authentiques électroniques qui sont maintenant pratiqués quotidiennement dans certains pays comme ceux de la communauté européenne.

Par ailleurs, les activités jadis réservées au monopole des notaires sont en train de nous échapper. Je pense à la création de sociétés, aux ventes immobilières, etc. Or, la moralisation de la vie des affaires commandait que des actes importants, comme les ventes immobilières, soient reçus par les notaires. Il n’est secret pour personne qu’il existe nombre de faussetés dans le domaine immobilier et dans le monde des affaires de façon générale. Ainsi, pour sécuriser les acquisitions des citoyens, les gouvernants devraient encadrer les transactions immobilières en faisant en sorte que l’intervention du notaire soit une obligation. Hormis cette difficulté liée à la perte de monopole, je pense que le notariat est une profession qui a de l’avenir et les notaires devraient apprendre à quitter leur confort pour se faire connaitre par les populations et redoubler de vigilance dans le traitement des dossiers.

Que vais-je trouver de plus en me faisant accompagner par vos conseils ?

L’intervention d’un notaire, comme je le précisais, permet de bénéficier des avantages de l’acte authentique et d’obtenir les conseils en droit et en fiscalité.

Je fais partie de la génération actuelle de notaires, qui a su joindre à nos compétences traditionnelles, un certain dynamisme. Nous misons clairement sur la compétence, le sérieux et la vigilance. Je me rends disponible pour mes clients. Aussi, j’offre mes services de médiateur dans les litiges civils et commerciaux. Enfin, je fais le conseil fiscal et la gestion de patrimoine.

Quelle est votre principale satisfaction dans votre métier ?

Je me plais à croire que mon ministère permet d’ajouter une pièce à l’édifice de sécurisation de projets dont tous les opérateurs de l’immobilier, les hommes d’affaires, les familles, les demandeurs de crédits, les banques, les systèmes financiers décentralisés, etc. peuvent être fiers, et cela par le sérieux, la mise en œuvre de principes clairs et avisés, et l’analyse de chaque cas comme une pièce unique.

Si vous aviez d’autres professionnels à recommander, lesquels seraient-ils ?

Bien entendu à toutes nos administrations et notamment au Guichet Unique, mais je recommanderais, aussi, les agents immobiliers, cette profession tend à se structurer dans un cadre professionnel à contrario de l’informel. Que l’on soit propriétaire d’un bien immobilier bâti ou non, l’on peut confier sa gestion à un agent immobilier qui de par son métier saura le faire fructifier. Lorsque l’on a des immeubles à donner à bail, je pense que pour une bonne relation entre bailleur et preneur, il est préférable de confier le suivi du contrat de bail à un agent immobilier. Au-delà de l’aspect gestion des baux, les agents immobiliers aident les parties à contrat de vente à négocier les clauses d’un compromis en attendant l’intervention d’un notaire. Ils peuvent aussi assurer la gestion des copropriétés.

Quel conseil pourriez-vous donner à un jeune de 18 ans qui voudrait faire ce métier ?

Je ne connaissais pas assez le notariat avant ma réussite au concours en 2015. Mais après quelques années de pratique, j’ai remarqué que l’amour que j’ai eu pour les matières de droit privé me sert aujourd’hui en tant que praticien du droit. Ainsi, je dirais à ce jeune étudiant de se forger en juriste complet, mais de façon particulière, de prendre goût aux matières jugées complexes telles que le droit civil des biens, des sûretés, le droit des personnes et de la famille, le droit commercial et l’ensemble des matières appliquant les actes uniformes OHADA.